I. L’approche systémique des relations humaines :
introduction générale
L’APPROCHE SYSTEMIQUE :
- C’est un point de vue original dur la réalité
- C’est une méthode pour aborder les phénomènes complexes.
- Elle permet une vision synthétique des problèmes, c’est à dire qu’elle essaie de penser la totalité dans sa structure et dans sa dynamique en recomposant l’ensemble des relations significatives qui relient des éléments en intération. Avant prédominait la démarche analytique qui consiste à dissocier la réalité.
Elle concerne la famille, alors qu’elle avait été oublié de tous : l’aproche médicale, l’approche psychanalytique, l’approche comportementaliste et l’approche cognitiviste. Selon Selvini Palazzoli, la famille est un groupe naturel ayant une histoire commune.
Elle s’inspire de la cybernétique pour expliquer le phénomène du feedback et pour comprendre l’organisation circulaire des intéractions.
L’Ecole de Palo Alto a cherché à appliquer de façon rigoureuse et méthodique la démarche systémique au domaine des relations humaines et notamment au problème des troubles psychiques. Elle analyse les processus de communication.
La théorie générale des systèmes est l’influence majeure de cette approche. Elle a amené la notion primordiale de système.
QU’EST-CE QU’UN SYSTEME ?
Définition la plus courante : ensemble d’éléments en intéraction tels qu’une modification quelconque de l’un d’eux entraîne une modification de tous les autres.
C’est une définition très large qui peut s’appliquer pratiquement à tout phénomène.
Caractéristiques d’un système :
Intéraction : séquence de messages échangés par des individus en relation réciproque.
LA FAMILLE COMME SYSTEME
Pour comprendre les processus d’intéraction, les systèmes d’intéraction continue présentent un intérêt particulier. Ce sont des ensembles humains qui ont une certaine permanence dans le temps et dans lesquels les relations entre les membres sont relativement durables (ex : la famille, les organisations de type professionnel, les eglises, les clubs…).
L’Ecole de Palo Alto a une orientation clinique, elle s’est donc surtout penchée sur la famille. Celle-ci joue un rôle essentiel dans la formation de la personnalité et dans la socialisation des individus, c’est une sorte d’« agence de la Société » selon W. Reich, chargée de transmettre les valeurs, les idéaux, les modes de pensée et les structures de base qui fondent la Société.
Les familles sont donc considérées comme des systèmes auxquels on peut appliquer les principes des systèmes ouverts comme on va les décrire maintenant.
PROPRIETES DES SYSTEMES OUVERTS :
Principe de totalité :
Un système est un ensemble de relations, on ne peut donc pas l’aborder comme un simple agrégat d’éléments indépendants. La dynamique de groupe se situe au niveau de la totalité et non au niveau des individus (un système n’est pas réductible à la somme de ses éléments), les comportements ne peuvent se comprendre en les référant uniquement au caractère de celui qui en est l’auteur.
Ø unité pertinente pour comprendre et analyser une conduite particulière : l’intéraction entre plusieurs protagonistes replacée dans le contexte familial. (ex : pour analyser la relation mère-enfant, il faut savoir que l’enfant réagi et s’adapte aux stimuli maternels et que le comportement de la mère est lui-même une réaction au comportement de l’enfant).
Ø la famille est un ensemble qui obéit à des règles de fonctionnement distinctes de celles auxquelles obéissent ses membres pris isolément.
Les comportements obéissent à une causalité circulaire et sont régumés par des modèles et des normes propres à la famille.
Principe d’homéostasie :
C’est ce qui caractérise un système autorégulé. Il réagit à toute perturabtion d’origine interne ou provenant de l’extérieur par une série de mécanismes régulateurs qui ramènent l’ensemble à son état initial.
L’homéostasie est nécassaire aux systèmes ouverts d’intéraction (les systèmes humains) car elle leur asure une identité et une permanence à travers le temps mais elle s’oppose aussi au changement et peut donc nuire à leurs qualités adaptatives et à leur bon fonctionnement.
Principe de rétroaction :
Dépassement d’une conception linéaire de la causalité, on parle de causalité circulaire : chacun des comportement est pris dans un jeu complexe d’implications, d’action et de rétroactions qui le relie à l’autre.
- Rétroactions positives : conduisent à accentuer un phénomène.
Ø le système familial doit pouvoir tolérer ou même favoriser certaines transformations qui lui sont inhérentes (naissance, accession à l’autonomie, vieillissemnt des parents…), c’est le siège de processus de croissance, d’évolution et de changements.
- Rétroactions négatives : tendent à amortir un phénomène. C’est un mécanisme de régulation qui vise à conserver le système dans un état stable en corrigeant les effets des facteurs externes ou internes qui pourraient modifier son équilibre.
Ø par exemple, il est important que l’infidélité conjugale entraîne une certaine reprobation, voire des sanctions, car elle menace l’unité et la durabilité de la famille.
Dans des familles perturbées ou placées dans un environnement particulièrment stressant, les rétroactions négatives ont tendance à être trop présentes, contribuant à figer et à rigidifier le système familial, ce qui est source de manifestations pathologiques.
Principe d’équifinalité :
Les systèmes évoluent : ils sont davantage caractérisés par la structure d’intéraction présentielle que par celle de leur état initial passé.
Ø pour comprendre ce qui se passe dans un système, il faut analyser les intéractions contemporaines, on privilégie donc plus le point de vue synchronique que diachronique.
LE SYMPTOME PROTECTEUR LA RELATION
William Fry : le symptôme est régulateur de la relation, il y a une imbrication subtile des symptômes et des comportements des deux partenaires d’une dyade.
Ex : une femme souffrait de claustrophobie et ne pouvait pas prendre l’ascenseur. Il apparut par la suite que le mari avait peur des lieux élevés, peur qu’il n’avait jamais besoin d’affronter puisque, sa femme ne supportant pas l’ascenseur, ils n’allaient jamais aux derniers étages des immeubles.
Le symptôme d’un patient joue souvent un rôle protecteur dans sa relation au conjoint ou aux autres membres de la famille.
Selon Virginia Satir, le degré de maturation est très sensible au niveau du couple parental. Cette notion renvoi à l’état dans lequel un être humain donné se prend pleinement en charge lui-même. Lorsqu’il y a défaut de maturation, les partenaires conjugaux se choisissent sur une apparence de force et d’équilibre que chacun essai de donner, alors qu’ils ont tous deux un manque de confiance en soi. A l’épreuve de la réalité ils ont une grande déception et l’homéostasie se dégrade, toute la famille dépense alors beaucoup d’énergie pour la maintenir. A ce moment les parents sont incapables de remplir leur fonction vis à vis de tel ou tel enfant, chez qui apparaissent les symptômes qui en font le patient désigné. Pour l’auteur, « ses symptômes sont un message exprimant l’altération de sa propre maturité, conséquence de son essai de soulager et d’absorber la souffrance de ses parents ».
ORGANISATION DES INTERACTIONS AU SEIN DE LA FAMILLE
Il y a deux formes de relations importantes dans la dynamique familiale.
La famille est une structure hierarchique et inégalitaire (différence de statut), cela favorise les phénomènes de coalition qui obéissent à des règles logique résultant du jeu des rapports de force.
J. Haley fonde sa thérapie des systèmes pathologiques sur l’étude des relations triadiques. Il débouche sur la notion de triangle pervers. Ceux ci impliquent que les personnes qui se répondent ne sont pas de la même génération (la génération sous entend un rang différent dans la hierarchie, elle peut être d’ordre humaine c’est l’écart d’âge entre des parents et des enfants, ou d’ordre administrative, c’est l’écart entre l’employeur et l’employé) ; de plus il y a une coalition (come elle a été définit plus haut) et enfin la coalition entre ces deux personnes est déniée.
La triangulation est harmonieuse lorsque le comportement d’un membre de la famille tend à s’adapter à l’entourage familial de sort à ce que ce qu’il dit ou fait ne soit pas susceptible de compromettre les autres triangles auxquels il appartient (au nombre de 21 s’il y a 4 grands parents, 2 parents et 2 enfants).
La triangulation est perverses lorsqu’il y a déni des coalitions transgénérationnelles, cela fait durer la situation familiale qui est à l’origine de l’insatisfaction.
LES MYTHES FAMILIAUX SONT UN SYSTEME DE DEFENSE
A. J. Ferreira découvre l’importance des mythes familiaux existant dans toutes les familles. Selon elle, ce sont des croyances assez bien systématisées et partagées de tous les membres de la famille, qui concernent les rôles auxquels chacun doit se tenir (quelque soit par ailleurs la réalité des faits). Ces mythes contiennent de nombreuses règles masquées sur la nature des relations qui justifient des intéractions ritualisées (routines et clichés familiaux). Les mythes familiaux sont si bien intégrés à la vie quotidienne que les membres de la famille ne songent pas à la les remettre ne question, ils les défendent même comme des vérités absolues si on les conteste. Leur existence est très économique, tous y adhèrent automatiquement et sans conflit. Ils se transmettent de génération en génération afin d’assurer l’équilibre de la famille. On observe d’ailleurs que les familles viennent chercher une aide thérapeutique au moment où le mythe est menacé, leur but étant de trouver un moyen de le renforcer, bien plus que de le modifier.
Dans les familles pathologiques les mythes sont souvent plus ancrés, plus nombreux et plus étouffants. Les individus n’ont qu’une petite marge d’action qui les oblige à être toujours dans la répétition. Ils sont incapable de faire face à un événement inattendu qui nécessiterait un changement Celui pour qui la règle est trop lourde ne peut y échapper qu’en adoptant un comportement qui va le faire désigner comme malade au sein de sa famille (ex : le fils qui devient délinquant dans une famille où tout le monde est si correcte…).
[Les travaux de A. J. Ferreira sont en lien avec ceux de L. C. Wynn sur le milieu familial du schizophrène. Il propose les concepts de pseudo mutualité et pseudo hostilité en 1956. La pseudo mutualité consiste à attribuer aux membres de la famille des rôles formels pour maintenir l’alliance, au détriment parfois de leur identité. Ce processus est inconscient et provient de lintériorisation de l’idéologie familiale et des mythes familiaux. L’épisode schizophrénique marquerait l’éclatement de la pseudo mutualité, le malade en tentant de s’individualiser, se heurterait à la volonté des membres de la famille de ne rien changer. La pseudo hostilité est la recherche commune et clairement exprimée d’un désaccord perpétuel et d’une opposition entre les membres de la famille. Elle permet de ne pas aborder les problèmes réels et de maintenir la distance émotionnelle. Toute tentative d’échapper à ce fonctionnement sera facteur de crise et de décompensation psychotique.]
Selon M. Selvini Palazzolli, les mythes familiaux sont vécu comme une sorte d’idéologie familiale qui s’étend sur 3 générations.
Elle rapporte un exemple dans son livre….. ? « il n’y a pas de famille où l’on s’entende comme chez les Casanti ; une aussi grande famille où tout le monde s’aime bien, sans discussion, ni broulles, ni cancans ». Ce mythe familial empêche toute expression des sentiments réels entre les membres de la famille ; il rend impossible, notamment, la reconnaissance de la jalousie entre 2 cousines, Luciana et Nora, si bien que Nora devient anorexique à l’adolescence et doit être hospitalisée. Ce n’est qu’au bout d’une difficile thérapie que les Casanti rennoncent à leur mythe, libérant ainsi Nora prisonnière des contradictions entre mythe et réalité.
Pour les théoricien de l’Ecole de Palo Alto, la famille saine se caractérise par son aptitude à définir les relations entre partenaires. Mais certaines familles (à transaction schizophrénique) laissent apparaître une règle non exprimée qui interdit de définire la relation. Chacun aspire à controler la définition de la relation tout en sachant qu’en essayant de le faire, cette personne risque de constater qu’elle ne la contrôle pas. Pour éviter cet échec, qui perturberait l’homéostasie, elle ne peut que « disqualifier sa propre définition dans la relation, vite avant que l’autre n’y parvienne ».
II. Logique de la communication. Pathologies de la communication
LA LOGIQUE DE LA COMMUNICATION
La communication humaine est constituée de signaux verbaux mais aussi corporels et comportementaux.
Elle sert à lier les individus. Pour Palo Alto tout comportement est communication, un comportement est un message qui répond à d’autres messages qui provoque à son tour de nouvelles communications. Les comportements respectifs dépendent donc au moins en partie de celui des autres (que ce soit conscient ou pas).
Ne pas communiquer est impossible :
L rapport étroit entre le comportement d’un individu et la communication qu’il a avec les autres renouvelle totalement la vision de la psychologie : ainsi la distinction entre psychologie sociale (collective) et la psychologie de l’individu s’estompe, la psychologie de l’individu apparaît d’un certain coté comme une psychologie sociale.
La recherche des causes, du pourquoi n’est pas déterminant, ce qui est déterminant dans l’analyse ce sont les effets du comportement d’un individu dans ses rapports avec son entourage.
Le psychologues ne peuvent plus s’appuyer sur les théories intra-psychique utilisées pour l’étude de l’individu, ils vont utiliser donc de nouveaux concepts comme ceux empruntés à la cybernétique.
La pragmatique de la communication : il existe 3 approches de la communication humaine
Idée : pour comprendre un phénomène il faut le situer dans son contexte.
Pour dégager la logique de la communication humaine il faut repérer des redondances ( = répétition de séquences) en tant que modèles d’interaction analogues au concept de fonction en mathématique.
Dans une interaction entre individus des séquences se répètent, les mêmes comportements s’impliquent mutuellement.
L’analyse des redondances permet d’établir des lois de comportement et d’élaborer un début de « système » de communication (Ex : jeu d’échec qui suit une règle d’alternance). Le concept de redondance est donc synonyme de signification : les éléments perçus du message portent une signification quant aux éléments manquants.
La fonction établit une relation entre des variables, dans l’optique systémique les attributs n’ont de réalité que les uns par rapport aux autres. Ainsi un comportement n’a de réalité que par rapport à celui de ses interlocuteurs.
Pour comprendre un phénomène il faut établir des relations entre les éléments qui le définissent, ces relations sont les fonctions en mathématique, c’est à dire des signes pour exprimer une combinaison.
Les notions clefs de l’école de Palo Alto quant à la théorie de la communication :
transmet une information sur des faits, c’est le contenu du message, souvent secondaire
qui exprime quelque chose sur la relation entre les interlocuteurs, c’est la façon dont le message doit être interprété, c’est la fonction première du message.
Il peut s’exprimer de façon verbale ou pas comme par des gestes, regards… ou peut être un effet du contexte (comme un patron qui dirait à son employé : « voulez-vous me rendre ce service ? » qui en fait est un ordre).
La communication sert souvent à confirmer ou disconfirmer la définition d’une relation, c’est d’ailleurs une des fonctions des rituels sociaux comme les salutations les cadeaux, qui rassurent les protagonistes.
S’il y a disconfirmation, par exemple ne pas rendre un salut à un ami, l’individu peut alors émettre un message méta-communicatif pour vérifier la définition de la relation du genre « Est ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas entre nous ? ».
Entre ces deux niveaux de sens on dit qu’il y a congruence si il y a cohérence entre le contexte et la relation, ou discordance si la communication est moins claire entraînant un grand risque de confusion si le phénomène se répète.
Exple : rencontrer un ami dans la rue et lui exprimer son amitié par un sourire, ou au contraire avoir un air contrarié, distant …
Pour que la communication passe entre un émetteur et un récepteur il faut que les signaux utilisés appartiennent à un code commun, ainsi on parlera de modalités « digitales » de la communication par opposition à ses modalités analogiques.
c’est le langage verbal, il sert à exprimer le contenu, donc essentiellement à l’information sur les objets. Il est composé d’unités repérables en référence à un code commun aux interlocuteurs (dont la signification est connue) : comme par exemple demander l’heure à un étranger en désignant son poignet.
langage plus adapté à l’expression de la relation, il est fondé sur des signaux qui ont un rapport évident avec la chose qu’il évoque. Laisse une grande part à l’interprétation personnelle. Peut s’établir sans apprentissage d’un code, langage plus imagé donc signification souvent floue.
Exple : Avouer son amour en langage digital serait dire « je t’aime », avec une communication plus analogique ça serait d’avoir une certaine intensité dans le regard quand on prononce ces mots. C’est la combinaison de ces deux langages qui pourra convaincre le partenaire de la sincérité de nos paroles.
Donc : le contenu d’un message est souvent donné par un code digital et ce qui concerne la relation est plutôt transmis par la communication analogique.
- Elle désigne d’une part la façon dont les partenaires découpent leur communication en une suite de segments. Le découpage de la séquence des faits diverge souvent d’un individu à l’autre et explique bien souvent des différents entre les interlocuteurs qui se voient alors chacun comme la victime de l’autre où chacun considère sa propre attitude comme une réponse à celle de l’autre ( les personnes ne situent pas le commencement de la séquence au même moment).
- et elle désigne aussi la façon dont les partenaires regardent leur propre comportement et celui de leurs interlocuteurs, leur point de vue sur le déroulement de la scène.
La ponctuation est essentielle à la poursuite de l’interaction car elle structure les faits de comportements. La nature d’une relation dépend en grande partie de la façon dont les partenaires ponctuent leurs échanges.
Métacommuniquer c’est échanger sur la communication, aussi bien sur le contenu que sur la relation.
Elle est explicite et verbale ou alors implicite et s’exprime de façon comportementale ( exple : se lever de table avec un verre à la main indique porter un toast).
Grâce à elle les interlocuteurs peuvent préciser le sens qu’ils donnent à leur message et rectifier éventuellement les erreurs de réception, d’interprétation des partenaires. C’est l’élément capital d’une « bonne » communication.
Il ne faut pas perdre de vue que le partenaires sont solidaires quant à la définition de leur relation.
Pour Bateson, tout échange est symétrique ou complémentaire selon qu’il se fonde sur l’égalité ou la différence.
- Dans le modèle complémentaire, la position supérieure est celle de l’individu qui dirige et la position inférieure celle de celui qui va s’ajuster à l’autre.
La relation est fondée sur la reconnaissance et l’acceptation de la différence.
Des efforts sont déployés pour instaurer et maintenir l’égalité entre les partenaires grâce à des messages « en miroir » : les locuteurs adoptent un comportement identique en gravissant un échelon à chaque échange.
Exple des relations symétriques dans la règle de réciprocité qui préside à de nombreux rituels sociaux comme « rendre une dîner ».
Pour déterminer si une relation est complémentaire ou symétrique, il ne faut pas s’attarder sur le comportement mais sur la transaction : si le second message est identique au 1er il s’agira alors d’une transaction symétrique
Si le second message est différent du 1er et y répond c’est une transaction complémentaire.
Exple : donner des instructions = position supérieure / recevoir des instructions = position inférieure : transaction complémentaire.
Donner des instructions/répondre par d’autres instructions : transaction symétrique.
L’analyse des transactions permet de définir trois types de position par rapport à l’autre : la position supérieure, inférieure et symétrique. La distribution des positions des individus répond à une certaine logique de comportement, ce qui permet une prévision possible des comportements des protagonistes, et de dégager des typologies de formes d’interaction : par exemple comparer la nature d’une relation avant et après une thérapie.
Les deux principales stratégies de la communication :
Modèles d’interaction faits de transactions simples (exple stéréotypé des salutations). Il sont une portée symbolique et n’ont pas vraiment de contenu significatif. Leur fonction essentielle est de confirmer une relation, sécurise la communication.
Ils ont une valeur métacommunicative.
Ce sont des séquences de transactions cachées dont les protagonistes cherchent à tirer un certain « gain » aux dépens les uns des autres. Ici ce concept n’implique pas l’idée de divertissement ou d’un calcul conscient.
Une communication est dite « pathologique » quand au lieu de remplir sa fonction de lien entre les individus, elle les éloigne et dresse un écran d’incompréhension et de ressentiment entre les personnes. C’est notamment le cas de la communication pervertie par les paradoxes :
- quand il y a désir de ne pas communiquer
Perturbations des niveaux de la communication :
1) Quand les partenaires ne font plus la distinction entre les 2 niveaux de la communication : le contenu et la relation, ce qui entraîne une confusion ( exple du couple dont l’homme invite un ami commun à dîner sans prévenir sa femme : si le couple s’était cantonné dans leurs échanges sur le niveau du contenu sans se rendre compte que c’était l’aspect relationnel qui posait problème, ils ne pouvaient qu’aboutir à une impasse.
2)soit quand il y a entre eux une incompatibilité sur la façon dont ils définissent leur relation et leur image de soi, car toute communication est une proposition d’une image de soi : « voici comment je me vois, comment je voudrais que vous me voyiez et comment je voudrais que vous vous situiez par rapport à moi ».
Confirmation de l’image du moi, aboutissant à un accord entre les deux partenaires
Soit c’est le rejet de l’autre, c’est à dire un simple refus de la proposition faite mais qui ne ferme pas le dialogue et appelle plutôt à un réajustement et peut être même constructif.
Soit c’est le déni de l’autre, c’est à dire son refus : on ne le reconnaît pas !C’est par exemple le mépris. Il s’exprime souvent sous des formes insidieuses.
3)erreur des traduction dans l’interprétation d’un message :
Ce sont des difficultés de traduction en quelque sorte.
Du fait du besoin de traduire le discours «analogique » du partenaire en discours « digital » la personne va puiser dans sa propre vision de la nature de la relation pour cela, des erreurs sont ainsi inévitables !
Exple : offrir un cadeau est une communication analogique qui peut avoir plusieurs significations.
Ponctuation discordante :
Quand la façon de découper une interaction est différente d’un sujet à l’autre les partenaires entrent dans un conflit sans fin : chacun rigidifie son attitude de « victime » l’autre.
Pour améliorer la communication une discussion sur la cause ne sera pas efficace, c’est uniquement grâce à la métacommunication que cela sera possible.
Concept de la « prédiction qui se réalise » : certaines personnes qui ont des a priori si forts qu’elles finissent par provoquer ce qu’elle redoutent pour s’en plaindre ensuite.
L’impossibilité de méta-communiquer :
On s’entête souvent à vouloir corriger un conflit en s’exprimant au niveau du contenu, or c’est en parlant de leur relation que les partenaires pourront corriger leur interaction et repartir sur de nouvelles bases.
Ainsi dans certains couples, familles, des individus ont imposé des règles implicites ou explicites consistant à éviter les sujets de discorde, ou ce qu’ils ressentent les uns pour les autres. Il peut aussi s’agir de la peur d’aborder un sujet tabou, de la crainte de remettre en cause la définition de la relation ou du sentiment que l’autre n’est pas capable d’entendre ce que l’on a à lui dire.
Le symptôme apparaît alors comme un substitut à une métacommunication impossible, un message qui exprime ce qui ne peut être dit ouvertement.
La pathologie des modèles de communication :
La symétrie et la complémentarité ne sont en elles-mêmes ni bonnes ni mauvaises. Il y a problème quand il y a emballement dans l’un ou l’autre des ces 2 modèles et que les partenaires rigidifient leurs relations dans une seule forme stéréotypée de rapport à l’autre.
La transformation de la différence en inégalités et oppression (manipulation),
Ou une complémentarité si rigide qu’elle ne laisse place à aucune évolution permettant aux partenaires de modifier leur relation (exple mère/enfant : si la mère, alors que l’enfant a grandi, continue à décider seule de se qui est bon pour son enfant alors l’enfant pourra se sentir ignoré et nié dans son autonomie et ses besoins et parallèlement ne peut échapper à la complémentarité de sa mère).
C’est un jeu dont les partenaires ne peuvent s’évader alors même qu’ils en ressentent l’aspect absurde ou destructif, parce que sortir de ce jeu impliquerait justement de changer les règles de ce jeu.
Le changement ne peut alors venir que de l’extérieur, d’ou le sens de l’intervention thérapeutique.
Cette notion introduit à un mode de communication pathologique la communication paradoxale.
La communication paradoxale :
Les paradoxes sont nombreux dans les relations humaines. Un message est dit paradoxal quand il communique en même temps deux contenus incompatibles.
Les paradoxes pragmatiques exercent leur influence sur le comportement de celui auquel ils s’adressent et peuvent arriver à ébranler notre santé mentale.
Ce terme de paradoxe regroupe deux catégories :
Se présente sous la forme d’un ordre qui contient une contradiction telle que celui à qui il s’adresse n’a aucun moyen d’y répondre de façon satisfaisante.
La « double contrainte » à la base de la schizophrénie est une forme particulièrement pernicieuse d’injonction paradoxale selon Bateson.
Dans la double contrainte pathogène il faut que la victime ne puisse en aucun cas échapper à la relation et qu’elle soit en même temps obligée de percevoir le message émis et d’y répondre précisément.
Exple de situation type d’injonction d’un parent à un enfant de Watzlawick :
Si l’enfant profite de la liberté accordée il ressentira de la culpabilité et s’il obéit à la demande implicite et reste à la maison il ressentira également de la culpabilité.
Pour pouvoir résoudre ce paradoxe l’enfant doit le critiquer (c’est à dire métacommuniquer à ce sujet), ce qui aboutirait à un sorte d’insubordination inacceptable pour l’enfant dépendant de sa mère.
La répétition d’un tel message amènera l’enfant à adopter un comportement que les autres ne comprendront plus et sera considéré comme malade alors qu’il est simplement le porteur incompréhensible d’un message absurde que personne ne sait décoder dans la famille. Sa réaction de conduite paradoxale va mettre à son tour son interlocuteur dans une situation de double contrainte.
Pour fuir un tel casse-tête et sortir de cette position intenable l’enfant peut ainsi sombrer dans la folie.
Exples d’injonctions paradoxales :
Anecdote de Watzlavick :
Dans un hôpital psychiatrique, le personnel médical a proposé aux patients une journée dans un parc avec un grand pique nique le midi. Les soignants avaient instauré cette journée sous le signe de l’égalité des responsabilités entres soignants et patients. Situation paradoxale puisque quel serait le sens alors de l’internement des patients s’ils sont capables de s’assumer seuls ? De plus cet exemple montre que des comportements non verbaux peuvent donc aussi véhiculer des injonctions paradoxales.
Le « bon » coté de ces injonctions paradoxales c’est qu’elles peuvent permettre aux destinataires de manifester de l’audace, qu’elles brisent le carcan des réponses stéréotypées. Le progrès à souvent d’ailleurs été le fruit d’individu qui se sont trouvés dans de telles situations.
Elle consiste à communiquer un message indécidable, c’est à dire faire une prévision qui ne peut se réaliser.
Ex : un directeur d’école qui annonce à ses élèves qu’un examen imprévu ara lieu un jour de la semaine qui suit. Cette annonce contient une prévision qui nie la prévisibilité précédente : si par exemple au jour de jeudi le contrôle n’a toujours pas eu lieu, il est certain qu’il tombera le vendredi, donc sera prévisible.
Le directeur a donc besoin que ses élèves mettent en doute la possibilité de l’examen pour réaliser son annonce, l’examen sera alors vraiment imprévu !
Dans ce cas il vaut mieux ne pas être trop intelligent pour ne pas se laisser prendre au piège des paradoxes de la communication. Cette idée est très présente dans l’esprit des schizophrènes (une conscience trop clairvoyante est une maladie selon Dostoievski).
D’autre part un tel paradoxe ne peut être considéré comme pragmatique qu’à partir du moment où les étudiants ne remettent pas en cause la parole du directeur : les prévisions paradoxales peuvent nuire à une relation lorsqu’un individu X, en qui un individu Y a confiance, menace Y de quelque chose qui le rendrait lui X indigne de confiance.
Exple : un couple qui consulte pour une jalousie excessive de la femme. On apprend le rituel de l’apéritif de la femme qui exaspère son mari …
D’un point de vue sémantique le paradoxe vient du double sens qui est donné à l’expression « digne de confiance ». Cette question de la confiance est très importante dans les relations humaines car c’est souvent sur elle qu’elles reposent.
III. Une méthodologie du changement
La théorie de la communication élaborée par l’Ecole de Palo Alto va servir de base à une approche originale du changement.
L’Ecole de Palo Alto s’est surtout intéressée à l’intervention clinique, mais son champ d’application est plus vaste (pédagogie, négociations, problèmes sociaux…)
Apprentissage et changement
Pour envisager le changement, L’Ecole de Palo Alto s’appuie sur la théorie de l’apprentissage élaborée par Gregory Bateson. Tout comportement résultant d’un apprentissage, le changement est l’apprentissage de nouveaux comportements.
Bateson s’appuie sur les travaux de Pavlov (conditionnement) et de Skinner (renforcement positif nécessaire au maintien d’un comportement), mais veut aller plus loin :
1) L’apprentissage est dépendant du contexte dans lequel il s’effectue
Une dimension importante de l’apprentissage est la discrimination des contextes (ex. un enfant apprend qu’on ne se comporte pas de la même façon en famille et en société). Une autre est la généralisation (ex. l’enfant qui s’est brûlé avec une casserole apprend à se méfier des autres sources de chaleur).
Discriminer = introduire une discontinuité entre des contextes qui pourraient sembler similaires.
Généraliser = unifier des contextes apparemment distincts.
Dans le domaine des apprentissages humains, le contexte est une certaine structure de communication. Pour changer une conduite, il ne faut pas agir sur elle directement – comme le font les thérapies comportementales – mais modifier le système de communication où le sujet en a fait l’apprentissage. Ce système – celui dans lequel le sujet a vécu enfant – est souvent hors d’atteinte, mais il existe subjectivement. C’est sur la perception par le sujet de son contexte relationnel que l’on peut agir, soit en modifiant la perception, soit en modifiant le contexte.
2) Il y a une hiérarchie logique des contextes
Le sens d’un message découle de plusieurs contextes hiérarchisés : les messages précédents et suivants, la situation, la relation entre les interactants, le système relationnel dans lequel ils se situent (ex. famille, entreprise, association…), etc.
Par exemple, un cadeau a généralement le sens d’une gratification, mais pas dans un contexte relationnel où une personne en humilie une autre par sa richesse.
Bateson met en relation cette approche des contextes avec la théorie des types logiques de Russell (théorie de la discontinuité classe / éléments : aucune classe ne peut être membre d’elle-même) : un contexte ne peut expliquer un métacontexte (= un contexte de niveau supérieur). Ainsi, ce n’est pas le caractère du père, de la mère ou de tel enfant qui peut expliquer ce qui se passe dans une famille. C’est au contraire le système relationnel qui produit les « caractères ».
3) Des degrés d’apprentissage de plus en plus complexes
a) L’apprentissage zéro : un même stimulus provoque toujours une même réponse (ex. escalier => comportement moteur précis devenu réflexe).
b) L’apprentissage I : il s’agit d’un changement dans l’apprentissage zéro. La réponse du sujet à un même stimulus est différente au moment t2 et au moment t1. Par exemple, phénomène d’extinction après un conditionnement pavlovien : plus de réaction en t2.
c) L’apprentissage II : il s’agit d’un changement dans l’apprentissage I. Le sujet transfère ses apprentissages à d’autres contextes, en utilisant ses capacités de discrimination et de généralisation.
Ces apprentissages II constituent le cadre dans lequel la réalité est perçue et ont pour caractéristique de s’auto-valider.
Dans le transfert en psychanalyse, le patient essaie de façonner ses échanges avec le thérapeute en fonction de ses apprentissages II antérieurs. L’Inconscient ne comprend pas seulement les matériaux refoulés mais aussi les habitudes de perception et de structuration de l’expérience.
d) L’apprentissage III : il s’agit d’un changement dans l’apprentissage II. Ce changement est difficile et peu fréquent. Il revient à prendre conscience des prémisses de nos apprentissages II et à les modifier. Cette prise de conscience s’accompagne d’une redéfinition profonde du Soi, car le « caractère » est un agrégat d’apprentissages II intériorisés.
Le thérapeute doit reconstruire à travers les interactions présentes du patient les contextes d’apprentissage qui ont produit telle ou telle symptomatologie.
Exemple du patient phobique, pour lequel le monde est potentiellement dangereux : cette structure a pu se forger dans un double contexte où, à un premier niveau, les parents encouragent l’enfant à explorer l’environnement, à être indépendant, mais à un second niveau métacommuniquent à l’enfant que le monde est dangereux. Il y a contradiction entre le premier contexte (« sois autonome et plein d’initiatives ») et le second (« mais attention, uniquement dans le domaine que nous fixons »).
Ainsi, face à une patiente phobique qui s’étant choisi un mari autoritaire et protecteur, reproche à ce mari toutes les activités dont il la prive, le thérapeute pourra conseiller au mari une conduite plus libérale, ce qui recadrera la relation de couple non plus en termes de conflits d’autorité mais de relation de dépendance et confrontera la patiente à son comportement phobique.
La pratique du changement : perspectives systémiques
1) Logique linéaire et logique systémique
Le changement 1 est un changement à l’intérieur d’un système qui, lui, reste inchangé.
Le changement 2 est un changement du système lui-même.
a) Le changement 1 : par exemple dans la structure maniaco-dépressive, le sujet change apparemment du tout au tout, et pourtant les deux positions font partie du système.
Notion d’homéostasie : quand apparaissent des déséquilibres extérieurs ou intérieurs au système (ex. naissance d’un enfant), le système se régule (admet des changements) pour assurer sa permanence => « Plus ça change, plus c’est la même chose ».
b) Le changement 2 : par exemple, lorsqu’on fait un cauchemar, on peut effectuer des changements 1 (fuir, hurler, lutter…), ou un changement 2 (se réveiller).
Le changement 2 peut consister en un recadrage : exemple de Tom Sawyer qui a reçu comme punition de blanchir une clôture à la chaux. Ses camarades ironisent sur ce travail, mais lui recadre : « Quel travail ? C’est très amusant de peindre ! » Et ses camarades le supplient de l’aider, lui offrent des trésors pour avoir le privilège de tenir le pinceau…
2) De la causalité linéaire à la causalité circulaire
Causalité linéraire : cause => effet
Causalité circulaire : rétroaction de l’effet sur la cause (feed-back). Cette causalité apparaît quand on adopte une vision systémique.
Par exemple dans la course aux armements, chaque bloc accuse l’autre d’être la cause de son effort d’armement. Mais en vision systémique, on voit deux blocs lancés dans une escalade symétrique, chaque démarche d’un des partenaires jouant pour l’autre le rôle de renforcement l’amenant à poursuivre dans la même direction.
Une action de changement menée selon une logique linéaire peut se révéler inefficace ou même aboutir à des effets négatifs. Modifier son comportement n’est pas forcément synonyme de changer. On voit ainsi arriver en thérapie des patients qui ont « tout essayé »…
3) Toujours plus de la même chose
Cette attitude est parfois efficace : par exemple s’il fait froid dans une pièce, j’augmente le chauffage jusqu’à résoudre le problème.
Mais elle est parfois inutile voire néfaste : par exemple l’insomniaque élabore des rituels de coucher de plus en plus compliqués, prend de plus en plus de somnifères… Il est dans un désir de plus en plus désespéré de soumettre le sommeil à sa volonté, alors que l’endormissement est un acte éminemment involontaire.
Autre exemple dans la genèse de l’état dépressif : quelqu’un est triste, l’entourage lui « remonte le moral », redouble d’efforts, finit presque par exiger du sujet qu’il ne soit plus triste => d’où des sentiments d’échec, d’auto-dévalorisation, et un glissement de la tristesse vers la dépression.
4) Le problème, c’est la solution
Exemple de l’orateur qui essaie de cacher son trac, donc se fixe de plus en plus dessus. Le thérapeute lui conseille d’annoncer au début de sa prochaine conférence qu’il risque d’être paralysé par le trac et de devoir s’interrompre => tout se passe bien ! Le problème a disparu en même temps que l’effort pour le résoudre. Le trac était une simple difficulté, et son remède un véritable problème, une aggravation.
Trois grandes façons de produire cette aggravation face à une difficulté :
a) Les « terribles simplifications » : un problème est nié et donc on ne fait rien alors qu’une intervention serait indispensable. Exemple : tel enfant n’est pas dyslexique mais inattentif, telle mère n’est pas déprimée mais fatiguée, etc.
b) Le syndrome d’utopie : on tente de remédier à une difficulté soit inexistante, soit irrémédiable. On s’attache à la croyance qu’on peut trouver une solution parfaite et définitive.
L’utopie peut être négative : exemple de l’étudiant qui réussit avec facilité jusqu’au jour où il décrète n’avoir eu jusque là que de la chance, ne rien savoir, etc.
L’utopie positive voit les difficultés normales de la vie comme des anomalies / L’utopie négative voit les plaisirs normaux de la vie comme des anomalies.
L’équipe de Palo Alto utilise ce concept d’utopie pour critiquer les autres thérapies, qui se seraient donné des objectifs utopiques : se réaliser, être parfaitement équilibré, etc. Dans ces thérapies, les victoires concrètes comme la disparition d’un symptôme sont considérées comme insignifiantes…
=> D’où la proposition de Watzlawick, Weakland et Fisch dans Changements, paradoxes et psychothérapie (1975) : « La thérapie doit se limiter à soulager la souffrance ; elle ne peut prendre pour objet la quête du bonheur. »
c) Des attitudes paradoxales : un problème existe, mais l’intervention qu’on tente pour y remédier s’effectue à un mauvais niveau. Comme on l’a vu, seul un changement au niveau du système est efficace. Par exemple l’orateur essaie de renforcer son propre contrôle alors qu’il fallait réintroduire son trac comme élément d’un ensemble comprenant aussi le public.
5) Le recadrage d’un système
Il ne s’agit pas d’agir sur les choses mais de les éclairer de façon nouvelle. Exemple du jeune homme terrorisé de devoir accepter un poste de vendeur alors qu’il bégaie : le thérapeute lui conseille de bégayer beaucoup, parce que les clients sont agacés par les vendeurs stéréotypés à la diction parfaite…
a) Ouvrir sur les possibles : nous imaginons que notre image de la réalité est la seule possible, mais il y en a une infinité d’autres…
b) Modifier le contexte : exemple de Joe, adolescent qui vit en foyer, est souvent puni et frappe alors à la porte de sa chambre sans discontinuer. Le thérapeute (Fisch) organise un concours où il s’agit de deviner le temps pendant lequel Joe va taper à la porte. Un garçon vient sous sa fenêtre lui demander de taper encore 7 minutes pour le faire gagner => Joe s’arrête immédiatement.
Le changement 2 est caractérisé par quatre points :
=> Ce qui dans le contexte habituel était considéré comme solution devient ici le problème à résoudre. Exemple de l’agoraphobe qui décide de se suicider en prenant sa voiture (il est sûr de mourir d’une crise cardiaque au bout de quelques centaines de mètres) : en fait il atteint sa destination sans aucune anxiété et guérit de son agoraphobie.
En thérapie la question n’est plus « comment soigner ce patient ? », mais « comment l’empêcher de vouloir se soigner ? »
=> Alors que le changement 1 semble reposer sur le bon sens (parce qu’il va dans la logique du système), le changement 2 apparaît souvent comme bizarre, paradoxal.
=> Dans le changement 2, on ne se préoccupe que de l’ici et maintenant et non des causes.
=> Le changement 2 place la situation dans un nouveau contexte. Exemple de l’officier qui pendant les émeutes de 1848 a reçu l’ordre d’évacuer une place. Les soldats mettent la foule en joue, et l’officier déclare : « J’ai reçu l’ordre de tirer sur la canaille ; mais comme j’aperçois devant moi beaucoup d’honnêtes gens, je leur demande de se retirer pour que je puisse exécuter cet ordre. » Et la foule quitte la place.
Principes stratégiques
1) Les deux hémisphères cérébraux fonctionnent de façon différente
L’hémisphère gauche est dominant. Il est analytique (assemble des éléments isolés), alors que le droit peut percevoir une gestalt. L’hémisphère droit ne tient pas compte du temps et de la logique. Les deux hémisphères ont des compétences complémentaires.
Mais s’ils reçoivent des informations contradictoires, ils ne peuvent plus coopérer. Exemple célèbre de Bateson : une mère vient rendre visite à son fils schizophrène hospitalisé à la suite d’une crise, elle se raidit quand son fils lui passe le bras autour des épaules, lui se retire et elle lui demande « Tu ne m’aimes plus ? » => le message verbal est en contradiction avec le message corporel.
Quand les deux hémisphères ne peuvent plus coopérer, l’un des deux prend le contrôle : soit le droit (d’où impulsivité, réactions archaïques), soit le gauche (d’où un comportement « cérébral », émotionnellement appauvri). Les deux hémisphères peuvent aussi se paralyser mutuellement, d’où une réaction de panique, de violente décharge émotionnelle.
L’hémisphère droit crée notre vision du monde. Le gauche rationalise cette vision, en tire des conséquences et la renforce en retour. Donc pour favoriser le changement, il faut s’adresser à l’hémisphère droit : utiliser des métaphores, des jeux de mots… un langage analogique et non digital. Exemple d’Erickson demandant à sa patiente frigide d’imaginer dans le moindre détail comment elle s’y prendrait pour dégivrer son réfrigérateur.
Il faut aussi bloquer l’hémisphère gauche, par exemple en submergeant le patient d’informations compliquées (= technique de confusion).
2) Quelques attitudes stratégiques
a) Chercher le comment plutôt que le pourquoi : on ne s’intéresse pas à la genèse du problème mais au mécanisme qui le perpétue. Exemple de la jeune femme qui s’humilie régulièrement dans des virées nocturnes dont elle a honte le lendemain : on lui propose de se soumettre avant à de petites humiliations publiques (comme sortir avec des vêtements en loques ou du cambouis sur la figure) => elle ne s’y résout jamais mais a tout loisir de remâcher l’horreur de l’humiliation et renonce à ses virées nocturnes (l’hémisphère droit travaille par analogie).
b) Tourner le dos au bon sens : cf. le jeu du « Oui, mais… » décrit par Eric Berne : à chaque solution qu’on lui propose, celui qu’on veut aider trouve une objection => il faut alors lui démontrer qu’il n’y a pas d’issue, l’enfoncer au maximum dans son problème… afin qu’il trouve lui-même une solution, rien que pour nous donner tort !
De même, quand quelqu’un a des projets utopiques, il faut l’être encore plus que lui ; quand quelqu’un recule une tâche urgente, il faut l’inciter à prendre son temps, etc.
c) Rompre le jeu et sortir du cadre habituel : ne pas rentrer dans le jeu de l’autre, c’est-à-dire ne pas jouer de rôle dans le schéma relationnel qui est le sien.
d) Prendre le contre-pied de ce qui est attendu : cf. exemple de l’orateur : le sujet cherche à dissimuler ses troubles, on l’amène au contraire à les annoncer publiquement.
Autres exemples dans les conflits parents-ados : on conseille aux parents une attitude faible (« nous voulons que tu sois rentré à 11 heures, mais si tu ne rentres pas, nous n’y pouvons rien »), car c’est difficile de défier une personne faible. Ou de feindre l’indifférence en cas de fugue, etc.
UNE APPROCHE RENOUVELEE DE LA PSYCHOPATHOLOGIE
Avec l’approche systémique, les conceptions du normal et du pathologique sont renouvelées, en mettant en cause la notion même de normalité.
1) Le mythe de la normalité
Défini par D. D. Jackson, « le mythe de la normalité », Sur l’interaction
Les thérapies systémiques abandonnent le concept de normalité. La conclusion étant qu’il n’y a pas plus d’individus que de groupes ou d’ethnies normaux, mais des individus différents qui ont des potentialités diverses qui dépendent du contexte dans lequel évolue l’individu.
2) Le mythe de l’individu isolé
En abandonnant le concept de normalité, en considérant qu’un malade n’est rien d’autre qu’un individu qui évolue dans un contexte ne lui permettant pas d’épanouir ses potentialités, l’approche systémique est en complète rupture avec la tradition psychiatrique qui analysait, aidait un individu ; s’il souffrait, c’est que quelque chose en lui fonctionnait mal ; s’il guérissait, c’est qu’en lui un changement c’était produit.
Dans la nouvelle optique, l’individu est inséparable du contexte dans lequel il évolue.
Tous les groupes humains durables, comme la famille, étant des systèmes de ce type, la méthode consiste alors essentiellement à observer et à décrire ces systèmes et à y repérer les modèles d’interaction périodiques qui les gèrent et justifient leur existence et leur maintien.
L’exemple de la schizophrénie va vous permettre de saisir comment l’analyse systémique appréhende de façon entièrement nouvelle cette pathologie.
La communication très perturbée des schizophrènes a été étudiée comme un point extrême du conflit général qui émane de toute communication par Bateson, de l’école de Palo Alto.
Bateson et son équipe ont reçu des schizophrènes en entretien avec leur famille et les ont filmer pour obtenir des renseignements sur leur comportement non verbal. Ils ont alors repéré certaines caractéristiques spécifiques de leur mode de communication, se sont interrogés sur leur origine et les relations parents-enfants.
Cette approche est à l’origine de la thérapie familiale.
Une maladie de la communication
La schizophrénie est considérée par l’Ecole de Palo Alto comme une forme particulière de la communication humaine ; elle est donc abordée sous l’angle de l’interaction.
Le comportement de chaque membre de la famille est alors étudié, aussi bien le comportement considéré comme sain du malade que les aspects pathologiques du comportement des membres « sains » de la famille.
Le double bind
La genèse de la schizophrénie se trouve dans le système de contrainte dans lequel évolue dès l’enfance le futur « malade ». En observant les familles à « transactions schizophréniques », Bateson a constaté qu’un système relationnel qu’il a appelé de « double contrainte » ou double bind s’établissait entre les individus. En voici les éléments constitutifs : cf Fabienne
Un individu participe à une relation intense dans laquelle il sent qu’il est vital pour lui de percevoir avec justesse les messages qui lui sont transmis et d’y répondre avec une précision absolue ; cet individu se trouve dans une situation où l’autre membre de la relation exprime deux messages différents et dont l’un nie l’autre ; l’individu n’a pas la possibilité de métacommuniquer, c'est-à-dire qu’il n’a aucun moyen de discuter sa perception des messages.
Le résultat d’une telle situation d’apprentissage donne un individu qui aura figé tout mode de relation dans ce modèle.
L’expérience angoissante de la négation de soi
L’environnement n’est jamais sécurisant dans les familles à « transactions schizophréniques »; il se caractérise par l’extrême instabilité des systèmes de coalition.
En effet, chaque individu vit constamment l’expérience angoissante de la négation de soi : ses réactions sont dictées par la logique de coalition du moment qui précède mais n’est plus valide l’instant suivant.
Le poids de l’interdit
Cependant, le schizophrène ne se conduit pas toujours de façon pathologique. C’est uniquement lorsqu’il est en passe de transgresser un interdit ou chaque fois que la réalité réactive une situation de double contrainte, comme on peut le voir dans l’exemple suivant :
Une jeune schizophrène de 21 ans, hospitalisée, retourne chez ses parents quelques jours. Ceux-ci répondent à la situation en se séparant de façon très complexe : la mère quitte le père en lui annonçant qu’elle va séjourner chez sa propre mère ; elle demande à sa fille de l’accompagner alors qu’elle prétendait ne pas pouvoir supporter sa compagnie. La fille doit alors faire le choix entre rester avec son père ou accompagner sa mère, alors que la règle familiale stipulait qu’elle ne devait former aucune coalition, ni avec son père, ni avec sa mère. Elle se trouve donc en situation de transgresser un interdit quoiqu’elle fasse ; toute son énergie va donc tendre vers un seul but : disqualifier son comportement (inévitable) de transgression.
Pour cela, elle va trouver un système très compliqué : elle va partir avec la mère, mais une fois arrivée à destination, elle va téléphoner à son père, disqualifiant ainsi son alliance avec sa mère ; puis, comme la mère réagit mal à ce coup de téléphone qu’elle vit comme une agression, la fille va le minimiser et disqualifier ce début de coalition père-fille en prétendant n’avoir téléphoné à son père que parce qu’il lui avait jeté un « regard bizarre » au moment du départ.
Après une suite de comportements contradictoires, elle n’a plus que le recours au symptôme, c'est-à-dire qu’elle n’a pas d’autre solution, pour répondre à la « logique » du contexte familial, que de « jouer » les schizophrènes.
Elle est enfermée dans sa chambre pour que les parents puissent discuter et elle se met à hurler. Elle est alors renvoyée à l’hôpital.
A travers cet exemple les auteurs montrent bien à quel point non seulement la schizophrénie est une réponse à un système familial pathogène, mais aussi qu’elle fait tellement partie de ce système qu’on peut considérer que c’est la dynamique de la famille elle-même qui est la schizophrénie.
Ce qui fait la spécificité de l’approche systémique peut être analysé à partir de trois aspects : c’est d’abord une thérapie qui s’adresse le plus souvent à l’ensemble d’une famille ; c’est ensuite une thérapie brève ; enfin, c’est une thérapie active qui s’appuie sur l’utilisation de rituels et de techniques thérapeutiques particulières.
L’intérêt du traitement des familles est que le patient symptomatique n’est pas le seul à devoir changer pour qu’une guérison ou un soulagement adviennent.
Le fait d’avoir en co-présence les membres d’une famille permet à chacun d’exposer sa perception de la situation, sa mémoire singulière des faits, ses attentes, tout en transmettant les émotions qui s’y rattachent, d’entendre et de reconnaître la perception de chacun de ses proches et de se réorienter en fonction d’un tel partage intersubjectif. Le thérapeute manifeste et fait manifester de l’empathie face à la souffrance de l’autre.
Comment observer le système familial ?
Le thérapeute qui a devant lui une famille entière la considère en tant qu’unité et plus précisément comme un ensemble d’interactions sur un fond de modèles relationnels entre ses membres. Voici quelques principes essentiels :
En fonction de ces différents points, les comportements potentiels sont importants et chaque famille va se caractériser par la façon dont elle opère et combine certains choix plutôt que d’autres. Des modèles précis d’interaction peuvent alors s’inscrire dans un répertoire qu’il est, théoriquement au moins, possible de dresser.
Partant de là, le thérapeute est en mesure d’adapter son comportement et sa technique de soin aux caractéristiques du système familial, d’établir les éléments sur lesquels il peut agir et de prévoir les changements que tel message ou tel comportement induira dans le système.
D’autre part, la famille n’est ni responsable, ni coupable de la maladie du patient. Il n’y a ni victimes, ni personnes « pathogènes » ; tous coopèrent au maintien d’une situation dysfonctionnelle et tous sont piégés dans les mailles d’une même souffrance.
L’alliance thérapeutique
L’alliance suppose un accordage affectif, mais aussi une négociation constante de perspectives contrastées. Chacun peut expliciter ses divergences. Cela permet de renforcer la confiance mutuelle nécessaire à la thérapie.
Deux hypothèses fondamentales ont permis l’élaboration de ces thérapies brèves.
La première est que les problèmes sont maintenus par un comportement actuel. Par conséquent, si ce type de comportement est changé ou éliminé de façon adéquate, le problème sera résolu ou disparaîtra, quelle que soit sa nature, son origine ou sa durée.
La seconde hypothèse est que l’action thérapeutique doit se déplacer du problème à la structure qui l’a engendré, qui l’alimente et le perpétue. On ne cherche donc pas à faire disparaître le problème, on tente de modifier le contexte qui le rend nécessaire afin qu’il s’élimine lui-même.
La thérapie d’orientation systémique vise un mieux-être pour toutes les personnes du système : une amélioration pour l’un ne signifie pas par principe une perte pour les autres.
Le système familial dans son histoire transgénérationnelle
Les thérapeutes d’orientation systémique accordent une grande importance à l’élaboration de la généalogie et à sa transcription sous la forme d’un génogramme. Arbre généalogique
Le génogramme permet de situer les zones d’ombre et de les travailler. C’est comme une « géographie » de l’inconscient familial. Il permet au thérapeute de s’orienter et de guider les clients vers les complexes les plus significatifs de leur histoire intérieure. Il permet également de repérer des constantes à allure de fatalité à travers les générations, et à prévenir le cycle de leur répétition.
Le rôle du thérapeute
Il est présent et actif à tous les niveaux du processus. Il est observateur et à ce titre fait partie intégrante du système qu’il observe. Il abandonne le mythe de la neutralité et devient participant actif du système. De ce fait, il renonce à la prétention de contrôler le cours du traitement et d’en programmer les résultats.
Il reconnaît ainsi l’autonomie et la faculté créatrice des individus ou des systèmes interpersonnels.
Lors de la définition du problème, le thérapeute ramène constamment les patients au vécu concret du problème : « que faites-vous maintenant à cause de votre problème ? Que voudriez-vous faire et que vous ne pouvez pas faire à cause de votre problème ? » Il invite chaque personne présente à s’exprimer sur le problème en évitant de commencer par l’enfant-problème par exemple. En agissant ainsi, le thérapeute montre qu’il implique tout le monde sans donner de rang préférentiel au patient identifié. Dans la même logique, après avoir interrogé tout le monde sur le problème, il demande à la famille d’en discuter ensemble devant lui, mettant ainsi en avant son intérêt pour l’interaction familiale et le fait que c’est la famille elle-même et en bloc qui devra trouver la solution à son problème.
Le changement intervenant sur un individu permettant de bouger le système familial en entier, le thérapeute cherchera à agir sur les individus qui sont les plus faciles à influencer.
A la fin du traitement, tout le monde participe au changement. On évalue ce qui a été positif et ce qui n’a pas été réglé en insistant sur les bénéfices visibles.
Un constat est prévu trois mois après la fin du traitement.
D’après Bateson, la compréhension de la double contrainte et de ses manifestations dans la situation thérapeutique est la clef de l’innovation en matière de psychothérapie. Il estime primordial de se servir d’elle.
Dans la double contrainte pathogène, l’individu quoiqu’il fasse est toujours puni ; dans la double contrainte thérapeutique, il est amené à choisir des issues qui l’obligeront nécessairement à sortir de son problème.
Cette vision de la situation thérapeutique est éminemment paradoxale : il faut traiter le mal par le mal et aller le plus possible dans le sens du patient pour l’amener au changement.
Une règle fondamentale : ne jamais entrer en conflit avec le patient
même et surtout si celui-ci résiste au traitement.
Parler le langage du patient
pour l’utiliser à son tour.
En fait, pour réussir, le thérapeute doit déterminer l’approche qui a le plus de chance de séduire son patient et de s’en servir comme d’un levier d’intervention.
Le recours à des directives ou à des rituels est un pivot de l’action thérapeutique. Haley les classe en deux catégories.
V. Approche systémique et psychanalyse
Quelques éléments de convergence
- Pour Alberto Eiger « les découvertes sur la « communication paradoxale » ont été fondamentales pour la compréhension des systèmes d’interactions menant à l’anéantissement des désirs des enfants, des identités et du développement de la pensée ».
- Didier Anzieu s’est inspiré de la notion de communication paradoxale pour dégager les processus de transfert paradoxal et de résistance paradoxale.
- Certains psychanalystes comme Didier Anzieu pensent que les paradoxes illustrent qu’il y a des intrications des phénomènes primaires dans les processus secondaires qu’il importe de comprendre et d’analyser.
- Le rapprochement se fait lorsqu’il y a utilisation d’une approche familiale des troubles psychiques.
Les divergences théoriques
- L’école de Palo Alto a fait le choix de travailler sur du matériel observable pour éviter la démarche interprétative qu’elle juge hypothétique et aléatoire.
- Évacuée du cadre de la théorie systémique et des communications.
- Elle est négligée par la démarche systémique au profit des relations actuelles.
- Le thérapeute systémique ne l’utilise pas comme pivot de son action thérapeutique et ne l’interprète pas.
Les désaccords sur la pratique
- Si c’est un problème pour les analystes, ce n’en est pas un pour les thérapeutes systémiques car ils se sont fixés des objectifs assez pragmatiques d’amélioration de la santé moins ambitieux que le cheminement psychanalytique.
- Il n’y a pas de changement sans « insight » pour la méthode psychanalytique.
- L’école de Palo Alto se méfie du toujours plus.
- Le MRI (Mental Research Institute) fondé par le médecin psychiatre Don D. Jackson et orienté vers la recherche clinique systémique répond aux accusations de manipulation prononcée par D. Anzieu que l’influence est inhérente à toute relation humaine et thérapeutique.